Diplômé de l'ENSAD.
Vit et travaille à Paris.
« Entre une esthétique trash assumée et un instinct décoratif, l’œuvre de Théo Ghiglia s’actionne autour de ce contraste de l’image figée et de l’espace sculpté. Son rapport à la forme est étroitement lié à celui qu’il entretient avec l’image. En effet sa pratique de la sérigraphie révèle qu’une image est certes créée sur la planéité du papier, mais reste également garante de cette notion de plans, de couches formant l’espace tridimensionnel. C’est ainsi que l’artiste vient composer des « tableaux vivants », expérimentant dans des agencements violents de formes et de couleurs, le rapport charnel des individus avec des objets du quotidien de l’homme contemporain. Nourriture, emballage, enseigne, ordures coulent, se répandent, « dégoulinent ». S’inspirant volontiers du cinéma et de série Z, l’atmosphère se veut un mélange subtil entre des éléments d’influence pop, minimaliste et issus de la bad painting américaine. Sans se rattacher à une étiquette surréaliste, l’artiste rejoint Marcel Duchamp sur la remise en cause de ce qui fonde la valeur d’une œuvre. En ce sens l’objet doit ici être une coulée neutre et rester « enfermé dans sa banalité ordinaire » comme le disait Rauschenberg. L’image reproductible est comme un fragment qui trouve sa valeur dans la relation qu’elle entretient avec les autres images ou objets d’un espace, c’est ce qui permet l’existence d’un « environnement ». En opposition au traditionnel White Cube, dans lequel chaque œuvre se suffit à elle-même. Par la combinaison à la fois cohérente et dissonante de ces objets et images aux échelles de valeurs variables, l’assemblage final se fait « espace dans un espace ».»
Texte du Collectif Embrayage